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Fonds de Tiroirs et petits carnets
2 mars 2009

Eskobar Montaggioni lave plus blanc que blanc

Bon ok ça fait longtemps que je n'ai rien ecrit ici, mais bon j'ai un chat à charge moi. ça reclame du temps ces petites betes là

allez, on parle police

Dealer de savon

c'est étrange, j'ai toujours eu la peur du gendarme. Des que je croise un képi, mes mains tremblent. Je transpire sur mon volant, je me crispe sur le levier de vitesse. Je ne sais pas vraiment d'où ça vient, peut etre faut il y voir un lien avec la part de sang corse qui coule dans mes veines.

Bizaremment, malgré mon air paniqué, la marechaussée ne m'arrete jamais. Pourtant ma pilosité faciale et l'épave dans laquelle je roule, font de moi un suspect idéal. La seule fois qu'un gendarme m'a fait signe pour que je m'arrete, c'etait il y a deja quelques temps et le véhicule que je conduisais n'etait pas le mien. Ce jour là Jean Christophe et moi roulions vers Angoulème. Il devait y animer une emission en direct du festival de la bédé, et m'avait fait l'amitié de me proposer de l'accompagner.

Nous étions donc partis aux aurores de Lyon pour enregistrer l'emission dans l'apres midi. Dans sa grande generosité toute chretienne, notre employeur avait mis un véhicule à notre disposition. Une belle voiture toute neuve que l'on m'avait vivement encouragé à rendre sans la moindre rayure. Jean Christophe, ne conduit pas. C'est comme ça. Il avait d'ailleurs pris bien soin de laisser son permis de conduire chez lui. L'affaire était entendue, je conduirais la voiture-qu'il-ne-surtout-pas-abimer sur des routes verglacées sans envisager une seconde de lui passer le relais.

Tout se passait bien, nous chantions à tue tete du Cali sur l'autoroute et Jean Christophe préparait son emission " Bon va falloir que tu m'aides, je n'y connais rien moi à la bédé". Et puis il y a eu le péage. Limoges je crois. Un car de gendarmerie nous attendait. " Garez vous sur le coté svp messieurs". J'obtempere. Papiers du véhicule. J'obtempere encore. "Vous aussi monsieur ! " curieux, ils veulent verifier aussi les papiers de mon passager. Jean Christophe ne transporte pour seul papier d'identité que sa carte de presse. Il tend donc ce document au moustachu gradé. Mais celui ci ne l'accueille pas avec grand plaisir " Qu'est ce que c'est que ça monsieur ! Vous voulez m'impressionner ! C'est une tentative de pression c'est ça !" " Bah non c'est juste que la carte de presse rentre plus facilement dans mon portefeuille [ meme format qu'une carte bleue]" se defend Jean Christophe. Le gendarme n'est pas content. " C'est pas une pièce d'identité ça !" " Ah si monsieur, ça compte" retorquons nous en coeur. Il grogne empoche nos papiers et file dans sa camionette. Il verifie l'identité de ces deux journalistes corses un peu louche.

C'etait ma seule experience des controles de police. Jusqu'à aujourd'hui...

ce matin là je rentrais de Lyon. j'avais passé la nuit Chez Frau Nath pour éviter les travaux qui se sont installés sous ma fenetre. Dans ma petite fiesta je roulais donc tranquillement en écoutant France Inter. Au pèage de Villefranche je recupere mon ticket. Jusque là que du tres classique. Mais au moment ou s'ouvre la barrière, un chauve apparait. Il est habillé d'un bel uniforme bleu nuit, ses rangers sont lacées comme il faut. Sur sa veste on peut lire " Douanes". Je baisse ma vitre et jette mon mégot à ses pieds. Il fait la moue mais me salut. Poli comme un premier communiant je lui reponds " Bonjour monsieur le douanier". " Vous venez d'où ?" me lance le chauve. " De Lyon" ( au ton de sa voix j'ai preferé eviter de lui épargner les details sur les travaux à Groscouillon et l'appartement de Frau Nath )." Et vous allez où comme ça ?". Comme ça ? ça veut dire quoi " comme ça" ? Je laisse mes interrogations sur la bande d'arret d'urgence et répond à cette question facile ( j'aime bien les question faciles). " Je vais à Groscouillon-sur-saone monsieur le douanier". Encore une question du chauve, c'est marrant j'ecoutais justement le " jeu des 1000 euros" : " Vous travaillez à Groscouillon ?" " Oui Monsieur !".

Ma réponse est correcte pourtant il ne me propose pas le superbanco, il enchaine. " Vous consommez des stupéfiants ?". Ah là je sens la question piège, j'evite de trop reflechir et répond " Oh non monsieur le douanier c'est illégal vous savez !". Il sait.

A ce moment de notre conversation le chauve décide de mettre fin aux politesse. Je dois lui plaire, il m'invite à sortir du vehicule. " Ouvrez le coffre s'il vous plait". Encore une fois j'obéis. Mon nouvel ami est un peu déçu. Dans mon coffre un sac de couchage mauve, un sac à dos " Ville de Groscouillon", une vieille couverture pour les pics-nics et les galipettes dans les champs et puis aussi un sac de litière pour chat. Pas de stupéfiants, pas même un petit sachet de cocaïne.

" C'est quoi ça ?" demande le douanier en désignant le sac barré des lettres " Litière pour chat". Le chauve a sans doute oublié ses lunettes, alors bon camarade, je traduis : ' C'est de la litière pour mon chat". " Ouvrez le sac". Tiens ? il a peut etre une envie pressante, c'est bizarre de vouloir faire ça dans la litière, il y a pourtant des toilettes sur cette aire d'autoroute. J'ouvre. Il plonge sa main dans le sac. Je ne peux m'empecher de penser au gringo de Jacques Vabre lorsqu'il soupese les grains de cafés des producteurs du Nicaragua.

La litière est validée par le douanier " Bon ça va". Il doit s'y connaitre en litière lui. Il lui a suffit de plonger sa main dans le sac pour savoir que c'etait de la qualité. C'est certainement un ami des betes.

Le contenu de mon coffre a un peu déçu le chauve, il décide alors de visiter l'habitacle. Ce douanier n'a pas de chien, alors il s'y colle. Je l'observe en train de renifler à quatre pattes le sol de ma voiture. Soudain, comme un chien de chasse, il marque l'arret. Il a trouvé quelquechose " C'est quoi ça ?".. " Ca" c'est un petit emballage doré posé sur le Michelin. Il s'agit d'un savon Cléopatra dans son emballage ( ne me demandez pas ce qu'il fabrique là je l'ignore. Je sais juste qu'il y est depuis longtemps).

"C'est du savon monsieur le douanier. Du Cléopatra même". Ma réponse ne le satisfait pas. " Et vous trouvez ça normal de transporter du savon au pied du siege passager ?". Là il marque un point. Il a raison le douanier, c'est bizarre. je ne sais pas trop quoi répondre, j'essaye une vague explication " Il a du glisser de mon sac". Il pose encore question. " Vous savez ce qui mé dérange ?". Sans me laisser le temps de répondre il enchaine. " Le savon Cléopatra ça n'existe plus depuis au moins 15 ans. je trouve ca louche". Alors là je ne suis pas d'accord. Le Marché Plus de Groscouillon vend du savon Cléopatra. meme qu'il y en a tout le temps dans le savon de ma Maman. " Euh Vous devez confondre avec le Tang monsieur le douanier"

Le chauve est enervé, il sort un couteau de sa botte, je commence franchement à flipper. j'hesite à lever les mains en l'air, il n'a pas vraiment l'air d'en vouloir à mon intregrité physique. C'est en fait au savon qu'il s'attaque. Il retire l'emballage et commence à decouper le Cléopatra. Ca m'embete un peu, je n'aime pas trop me laver avec des petits morceaux de savon, ca mousse moins bien et ça ne tient pas dans la main. Il coupe mon savon comme s'il voulait le partager avec toute sa famille. Peut etre qu'ils n'ont pas les moyens de s'acheter des produits d'hygiène...

Le douanier renifle mon savon. Ca sent le savon. Il leve un sourcil." Bon ça ira, circulez, mais à l'avenir evitez de transporter du savon dans votre voiture". La phrase est absurde, mais je ne moufte pas. Je démarre, j'allume l'autoradio. Le jeu des 1000 euros est terminé. Sur France Inter ce sont les infos. " Prise record de stupéfiants sur l'A6".

Encore un dealer de Savon...

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Commentaires
D
C'est quand même plus facile de lire ce blog depuis le boulot quand il n'y a pas une énorme photo de chat en première page... 8-)
D
Quel bô métier douanier !?!
F
dans la Creuse (chemin "court" pour rejoindre Angoulême depuis Lyon) il y a une station Totale qui note les n° des voitures qui prennent de l'essence. Dans un petit cahier à spirales. J'ai demandé à la caissière si elle détruisait les feuilles après 24h ou 48h, comme la loi l'exige pour la vidéo surveillance. "Pensez-vous !", me dit-elle, "les gendarmes viennent consulter le cahier régulièrement"... <br /> Cette route est dangeureuse depuis que des Corses cheminent d'Est en Ouest pour y lire des bédés...
F
tu imagines si tu avais écouté RCF (qui te nourrit, même peu) à la même heure sous le nez de l'agent ?
Fonds de Tiroirs et petits carnets
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