Retour au Lycée

On doit la citation du jour à une certaine Corinne. Elle s'employait cette semaine à former mon amie Luce au beau métier de standardiste: " Ma petite, il va serieusement falloir que tu perdes cette mauvaise habitude de dire " Allo" quand tu décroches !"

Entre les murs...

Le lycée, je l'avais quitté les pieds devants. Un conseil de discipline, une maman en pleurs, le regard severe d'un prof de philo. Exclusion définitive à quelques semaines du Bac. Une histoire de potache qui a mal tourné. Un fanzine satirique bricolé à deux et distribué sous le manteau. Je ne crois donc pas avoir laissé un souvenir agréable à la direction du College-Lycée privé de Groscouillon sur saone.

Pourtant, j'ai reçu il y a quelques jour un coup de fil de ce même Etablissement." Monsieur Montaggioni ? Nous souhaitons vous inviter à intervenir devant nos eleves. Ca serait sympa de venir parler des JMJ de Sydney aux enfants du cathé ".

J'ai mis quelques temps à donner ma réponse. Surtout qu'il etait question d' " allumer une etincelle de Foi dans le coeur des plus jeunes". Je ne suis pas vraiment le plus qualifié pour ce genre de choses. Mais voila, je suis d'une vanité effrayante et je ne peux m'empecher de parler de moi. On m'offre une tribune égocentrique ? Je m'y installe. J'ai donc decroché mon téléphone : " C'est d'accord. Vous pouvez comptez sur moi. Mais...euh... Vous savez pour les trucs de Foi tout ça, c'est pas trop mon domaine"

En attendant qu'on vienne me chercher devant les grilles du College Lycée, je commençais à regretter un peu mon choix. Que raconter ? Comment interesser ? Pourquoi refoutre les pieds dans cet endroit qui avait pris plaisir à me chasser par de violents coups de pieds au cul.

Une foule de môme est venu me chercher. J'avais oublié qu'on était si petit au collège. Je me retrouve dans une salle de cathé devant une 20aine de gosses et 3 mamans. J'entends qu'on pouffe au premier rang. Oui, j'ai un trou dans mon jean's. J'ai fait expres, je ne voulais pas faire trop catho.

Il faut maintenant parler 1h30. Imposer ma voix au dessus de leur brouhaha. Mais je ne suis pas prof. Moi quand je parle, il y a un micro devant et une seule personne à fixer : le technicien derrière sa vitre.

J'ai du mal à demarrer. La scène ressemble à Entre Les Murs ( que je n'ai toujours pas vu mais que j'ai lu dans un hotel pourri de Damas ). La classe m'ignore et je dois les interesser. En plus ce ne sont que les eleves du cathé, je n'ose pas imaginer la même scène en ZEP.

Pour capter l'attention j'étais venu avec mon ordinateur. J'ai diffusé des reportages réalisés aux JMJ et laissé tourner un diaporama australien.

Etonnament , j'ai été tres " couleur d'antenne". Je crois avoir dit ce que l'on attendait de moi. J'ai parlé de Foi, D'esprit Saint de Pape. Des sujets que je maitrise mal, mais je crois avoir fait illusion.

Jusqu'au moment où se termine enfin ma petite conférence. C'est alors l'heure des questions. J'attends impatient de voir quels interrogations a bien pu suscitter mon monologue. Je croyais etre assailli de questions, soulever l'enthousiasme, creer des vocations. Apres tout j'etais la star du jour...

Et effectivement la première question a fusé : " Hey Msieur vous etes pas le Frere de Anne ? ".

Oui, je suis le frere de Anne. Et ça rend humble...

ET Hop, pour terminer, transition logique avec une photo de frères et soeurs en direct live de mon salon.

Comments

[VictOr]

plus combien de bible point d'un coup ?

[Djalkiki]

Yes en plus çà donne un côté royal !

[Fred-le-matinal]

... "Benoît XVII"...

[Djalkiki]

Je dois annoncer comment ton journal maintenant ?
"Le journal ......
Frère Benoit,
Père Benoit (mais je crois que c deja pris)
Benedictus
L'abbé Benoit ?!?"

[Fred-le-matinal]

ah ! Tu me plais avec ton historiette. J'ai fais un coup comme ça à Privas, le peu de temps que j'y ai séché. La semaine des médias, un lycée public. J'ai présenté la radio & le métier de journaleux (pour lequel je n'ai qu'une maîtrise d'histoire et un brin de théo-philo). Je n'oublirai jamais le regard des minettes à la fin de l'heure...
ouarf !