Fred, invité du tiroir
Chaperon rouge (fable post-moderne)
Il était une fois, sur le pavé, un petit chaperon rouge. Il portait des basket made in China, pays étrange. Rouges de confusion, ils finiront jaunes.
Mais je m’égare. « Gare au gorille ! » se disait-elle. Oui, un gorille, car les écolos et les bergers ne s’étaient pas mis d’accord et avaient éradiqué le loup des steppes des contrées tricolores.
Donc le petit chaperon rouge attendait, sur le parvis d’une église. Pas dedans, non, les bondieuseries n’étaient pas son truc, dehors, sur le pavé. Raz du sol. Visiblement en attente de quelque chose. Les sacs en papier, qui avaient contenu le panini acheté chez Ali (spécialités turco-maroco-italo-américano-normandes, sandouiches et cola frais à toute heure), essuyaient négligemment les Naille-ke.
Quoi ? Vous me demandez où est le petit pot de beurre et la mère grand ?!!
La vache ! Vous n’y êtes pas du tout. T’entrave queue d’chi mon pote.
Le petit chaperon rouge se fait chier grave en vacances avec ses vieux, qui, en plus, lui ont interdit d’emporter son Ail-Pode pour se promener dimanche après-midi.
« Heureusement, j’ai mon portable, je vais pouvoir textoter mes copines », se dit-elle.
« Ah ! merde, voilà ma mère ! J’me casse, quel après-m’ pourri ! ».
« De la mort qui tue », se dit le loup, qui n’était pas tout à fait mort, et en face en terrasse, le doigt sur le déclencheur…
C’était pour mieux prendre la photo, mon enfant.
Merci à Fred d'avoir répondu à l'invitation. Courez vite voir d'autres histoires en mots et images sur son blog.
Fred c'est moins chiant que du Doisneau et en plus c'est en couleurs. Que demande le peuple ?