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Fonds de Tiroirs et petits carnets
4 septembre 2008

le sthétoscope et le kébab.

Le Sthétoscope...

Celui là je ne l'aime pas.

Je connais pourtant un peu les medecins. Depuis l'age de 9a ns, je leur signe un cheque tous les mois. Ma famille compte aussi son lot de blouses blanches. Bref j'ai déja taté du sthétoscope. Pourtant celui là je ne l'aime pas.

Dans ma main un petit papier blanc barré de la mention " apte". Je sors tout juste de la Medecine du Travail. J'ai été reçu par le docteur P., que je n'aime pas. A Groscouillon-sur-Saone le personnage est connu. On le surnomme " Touche-Pipi". Un sobriquet que ne justifie à ma connaisance aucun acte criminelle ou immoral. Non, juste peut être un regard legerement malsain. Il y aussi ce teint blafard, ces lunettes de vieil epicier, et cette maigreur effrayante. Le medecin du travail a l'air malade. je n'aime pas.il n'est pas vraiment rassurant de confier son carnet de santé à ce genre de type.

Alors oui, je sais, on dit " les cordonniers sont toujours les plus mals chaussés". Mais on dit beaucoup de conneries. D'ailleurs, je ne supporte pas les proverbes : à mon sens ce que la culture populaire nous a apporté de plus idiot. Surtout " Il n'y a pas de fumée sans feu". Celui-là, c'est presque un crime contre l'humanité. Combien de saloperies ont été justifiées par cette simple phrase ?

Imaginez : " Apres son proces, le pretre soupçonné de pédophilie, a été innocenté" : Oui, mais il n'y pas de fumée sans feu, hurlent les cons. " Cet homme ne peut pas etre coupable, il etait à l'étranger au moment des faits" : Oui mais il n'y pas de fumée... " Malgré 7 ans de prison, Omar Radad etait bien innocent". Oui mais... etc...

J'envisage sérieusement d'ecrire à mon deputé pour lui soumettre un projet de loi interdisant ce proverbe stupide . Fin de la parenthèse.

j'etais donc face au docteur "Touche Pipi". Apres m'avoir demandé de me deshabiller, frappé les genoux avec un marteau, testé l'audition et la vue, puis longuement interrogé, il m'a presenté son bilan.

" Monsieur Montaggioni. Vous fumez trop, vous buvez trop de café, vous travaillez trop, vous mangez mal, vous ne dormez pas assez, vos lunettes ne sont plus adaptées à votre vue, vous ne faites pas de sport, vous pesez 6 kilos de moins qu'à votre derniere visite, vous manquez de souplesse et vous avez des yeux de drogués"

- Oui je m'en doutais un peu. et donc ?

L'homme en blanc ne me répond pas. il se saisit simplement d'un tampon, le frappe contre une feuille et me la tend. Il y a ecrit " Apte" à l'encre rouge. J'ai l'impression que l'on vient de me dire, que je vais partir au Vietnam. Toutefois, apres la longue melopée de Touche-pipi, je me demande vraiment à quoi sert la medecine du travail.

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Ah et puis avant ça. J'ai rencontré la secretaire du docteur P. Cette femme est le parfait contraire de se son employeur. Aussi ronde qu'il est squelettique, aussi souriante qu'il fait la gueule, aussi coloré qu'il est transparent.

Apres m'avoir demandé de decliner ma profession, elle a voulu m'interroger sur les sujets auxquels doit normalement s'interesser un journaliste : " Vous en pensez quoi vous de la grossesse de Dati ? ". J'aurais bien répondu, " je m'en tamponne joyeusement le coquillard", mais il m'a semblé, sur le moment, que ce n'etait pas tres poli. Alors j'ai dit quelque chose de mou. " C'est amusant".

Elle a du se rendre compte qu'elle n'allait pas tirer grand chose de moi sur ce sujet et a donc enchainé impertubable, " Pourriez vous me donner un peu d'urine ?". Un peu surpris, je tate mes poches et lui fait savoir que " je n'ai pas de liquide sur moi, desolé". Elle me tend alors, un gobelet en plastique. Le meme que ceux que vous procure la machiné à café du 8ème étage. J'imaginais un recipient un peu plus professionel, un peu plus stérile. Je pense donc à un blaque. Et moi, quand je pense à une blague, je ris. Erreur. C'est bien là dedans, qu'elle me demande de recueillir mon urine. Mentalement, je baptise la secretaire de " Touche-pipi", "verre de pisse".

Quelques minutes plus tard, je reviens gené, mon gobelet plein à la main. " verre de Pisse" glisse à l'interieur une petite bande du genre " test de Ph". En attendant d'obtenir son résultat, elle reprends son jeu de questions. " Vous avez vu la polémique sur l'interview des Talibans dans Paris Match, ça fait parler hein ?".  Cette fois-ci, je le sens bien, il va falloir repondre quelque chose d'intelligent. Mais en meme temps, je ne vois pas pourquoi j'aurais un avis plus pertinent que mon boucher sur un sujet que je ne maitrise pas. D'ailleurs pourquoi, aurais-je necessairement un avis ?

Mais, comme je suis un garçon relativement bien elevé, je m'invente une opinion. " Bah, moi ça ne me choque pas, je pense qu'il fallait le faire. Ca me semble interessant de savoir pourquoi ces gens se battent, pourquoi ils tuent. C'est aussi ça le travail des journalistes". Ca sonnait plutot juste, j'etais content de moi. Mais, curieusement, je vois son visage se fermer. J'ai du repondre à coté. " Mais vous avez pensé aux familles des soldats ? C'est repugnant".

Oh non. je vais devoir argumenter. j'ai horreur de débattre avec des gens que je ne connais pas, dans un lieu qui ne s'y prete pas. Je ne veux surtout pas me lancer dans un débat sur le " devoir d'information" à 2 metres de ma pisse qui commence à parfumer la pièce. Alors, comme un degonflé sans convictions, je me suis sorti d'affaire avec un " Oh oui, à la reflexion, vous avez sans doute raison. ohlala les pauvres familles. C'est tristes quand meme des soldats qui meurent, et puis tellement surprenant... Fauchés en pleine jeunesse..."

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... Et le kébab.

Ah, et puis rien à voir. Mais j'aimerais aussi parler de mon vendeur de Kébab. Sa boutique est située juste en face de mon appartement. Quand mon frigo est vraiment trop vide, je passe chez lui acheter un Kébab-frites-sans-oignons-sauce-blanche. Mon vendeur de Kébab est un gentil pere de famille Turque. Trop gentil... Il fait partie de l'horripilante catégorie des " commerçants qui parlent". Il raconte sa vie dans les moindres détails. Et pire: Il pose des questions.

Pour obtenir à manger, il a donc fallu se livrer un peu. lui raconter le métier qui me servait à payer mon loyer. Une belle erreur ! Fier, d'avoir un journaliste dans ses clients, il me confie desormais ses requetes " Faudra lui dire hein au maire". Le pauvre, s'il savait que le maire de Groscouillon me considere comme l'ennemi public numéro, il ne me preterait pas autant de crédit. Mais je suis pressé de manger mon kébab, alors je dis " Oui, oui" et je hoche la tête.

Depuis peu, mon vendeur de kébab ne me demande plus de transmettre ses observations politiques. Il a trouvé un nouveau jeu qui l'amuse beaucoup. A chaque fois qu'il m'apperçoit, c'est à dire plusieurs fois par jour ( il habite juste en face) il m'interpelle de la façon suivante " Eh , Laurence Ferrari !". La première fois, ça m'a fait sourire.

Mais ça va bientot faire 2 semaines, à raison de 4 fois par jour. J'ai un peu envie de le tuer. J'evite soigneusement d'aller acheter un kébab.

Desormais, quand mon frigo est vide, je me contente d'une biscotte.

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Commentaires
M
Lilie > Eh ouais, les vendeurs de kébab sont une grosse mafia internationale.<br /> Un soutien-gorge ? chez moi ? jamais de la vie...<br /> je n'en porte pas ;-)<br /> <br /> B.
L
trop fort le soutif...<br /> T'es demasquée ma belle :p<br /> <br /> A part ça on mange les mêmes kebab et tu m'as donné faim<br /> <br /> bisous :-)
F
personne ne vois l'élément essentiel et incongru de la photo du bordel règnant sur ton bureau : que fout le soutien-nibards blanc sur ta chaise ?<br /> <br /> En réalité, le pervers des sorties d'école de Groscouillon / Saône que la police recherche depuis des années, c'est toi ! <br /> Et personne ne relève... <br /> Tu es fait come un rat, Mister B. <br /> Signé : Commissaire Sab
B
Vive Groscouillon sur Saône et sees commerçants ;-)<br /> tu vois même d'Espagne, je suis fidèle à ton blog et en plus ça me fait du bien d'entendre parler de chez moi<br /> Bons baisers de Madrid, Hasta luego !
C
B > Oui. De toutes façons vous le deviendrez !
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